Sucre et la Cordillera de los Frailes

Au retour de notre trek, nous sommes partis avec un bus de nuit vers Sucre, le berceau de la nation Bolivienne, capitale constitutionnelle du pays.

Sucre est à la Bolivie ce qu’Arequipa est au Pérou. Elle est aussi surnommée la Ville Blanche, et est classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

C’est ici que fut proclamée l’indépendance de la Bolivie, dans la Casa de la Libertad, que nous sommes allés visiter. Les gens sont très accueillants et viennent nous saluer très facilement. Ils sont très soucieux de l’impression que nous avons de la ville.

Tout le centre est fait de jolies bâtisses coloniales blanches, avec à l’intérieur des patios colorés. Les rues sont très animées, surtout en fin de journée quand les étudiants sortent de leurs cours.

Il y a des places et des parcs très agréables (avec dans le Parque Bolivar une œuvre de Gustave Eiffel qui nous rappelle quelque chose…),

des églises toutes plus belles les unes que les autres (mais souvent fermées en dehors des heures de messe) et des couvents dont certains ont été transformés en école.

Nous pouvons monter sur les toits de certaines églises et couvents, et la vue est superbe.

Nous aimons aussi beaucoup le marché central (mais peu de photos…), avec des étals de fruits, de légumes, de fruits secs, de pains, de fromages, de viandes, des patates.

Il y a aussi des stands où l’on peut déguster des jus de fruits de toutes sortes, ce qui est bienvenu vu la chaleur (28° en plein hiver, à 2700 mètres d’altitude!).

Au deuxième étage, nous trouvons des cantines où nous allons manger le midi pour pas grand-chose des plats typiquement boliviens. C’est très animé, car tous les boliviens viennent manger là.

Après avoir découvert la ville, nous choisissons de passer deux jours à 60 kms de là, dans le village de Maragua, situé dans la Cordillera de los Frailes, autour de 3000 mètres. Nous allons donc au petit matin à un arrêt de bus, où nous réussissons tant bien que mal à trouver un minibus qui est d’accord pour aller jusque là bas. D’autres personnes arrivent pour remplir le bus et nous partons. Il y a deux bonnes heures de route mais assez vite nous avons l’impression d’être au bout du monde !

C’est une vieille dame dans le bus qui explique au chauffeur comment y aller…

Maragua est situé dans une sorte de cratère, avec des roches tout autour de forme arrondie, et où vivent les Jalq’a.

Nous trouvons un petit hostal très sympa, et partons pour une randonnée dans ces montagnes désertiques et sèches, avec des roches de multiples couleurs, pour aller voir les traces de dinosaures (cette région est riche en traces de ce type).

Nous les trouvons, de différentes tailles, certaines étant impressionnantes !

Nous mangeons le soir un repas préparé par nos hôtes, heureusement car à Maragua on ne trouve que de l’eau, des sodas et des gâteaux secs dans la tienda…Etant à la saison sèche, nous n’avons que des seaux d’eau pour « los banos ».

Le lendemain, nous montons à un belvédère admirer la vue sur les différentes montagnes et vallées, et voir les « Gorges du Diable ».

Puis nous mangeons nos gâteaux secs en espérant qu’il y a bien, comme on nous a dit, un camion qui passe à 13 heures le dimanche vers Sucre. Nous nous postons au bord de la route, et une dame vient attendre avec nous ce qui nous paraît bon signe…

Et à 13 heures, miracle, nous entendons le doux bruit du camion ! Nous montons dans la bétaillère, et au départ nous sommes une dizaine, tout va bien.

Le camion passe dans tous les petits hameaux pour prendre des personnes. Les choses se gâtent quand on voit le camion aller dans un champ. Nous voyons qu’il y a une ferme pas loin, et comprenons quand nous voyons des gens amener les moutons…

Une petite dizaine de moutons s’entasse dans un coin, et nous avons peur quand nous voyons la vache sortir de la ferme… Mais heureusement elle ne monte pas !

L’entassement continue : hommes, femmes, enfants, un chien, et de multiples sacs.

Nous commençons à être bien serrés, et nous faisons presque 4 heures de voyage ainsi (pour une cinquantaine de kilomètres…) dans des paysages magnifiques. Les hommes mâchent la coca pour passer le temps, et les femmes s’occupent des enfants ou dorment.

Nous arrivons plein de poussières, un peu mal partout à force de s’agripper où l’on peut pour se tenir, mais très contents d’avoir vécu cette expérience unique, à la fois dans le village perdu et dans le camion !!! Et contents d’être arrivés sans encombre sur cette route parfois vertigineuse…